07/08/25
07:08 Ma jeunesse d'effrite personne après personne
Je me souviens d'un appartement. D'être petit, très petit. De ne pas avoir le droit de m'approcher de la fenêtre où se trouve ma marraine. Pourtant j'en ai envie, parce qu'elle vient de jouer de la guitare et j'ai beaucoup aimé l'entendre.
Je ne m'en souviens pas, mais sur des photos où je commence à marcher, elle est présente.
Je me souviens d'un Noël où j'ai reçu un beau vélo. Ma marraine ne cesse de dire "j'aurai pas dû. Si j'avais su..." mais je ne comprends pas pourquoi. Le vélo semble l'embêter, mais je l'aime bien, moi, ce vélo. Le Père Noël m'a fait un super cadeau.
Je me souviens d'un repas de midi. Je suis très triste depuis plusieurs jours parce que j'ai perdu mon doudou. J'ai un paquet de ma marraine posé à côté de mon assiette. Je l'ouvre avant le repas. Un nouveau doudou. Il va rester à côté de moi pendant le repas. Et pour tous les jours suivants.
Je me souviens d'un magasin de musique. De ma marraine qui trouve que "oui, celle-ci c'est bien". Je dois avoir 8 ans. J'ai reçu une guitare. Je mettrai 15 ans avant de commencer à essayer d'en jouer.
Je me souviens de vacances dans les Alpes, de trajets interminables ponctués de salade de riz dans sur des pelouses dans des villes inconnues. De la voiture de mes parents. Et de la voiture de ma marraine avec Mémé Dédée dedans.
Je me souviens de son rôle de médiatrice avec ma grand-mère quand des fois c'était un peu compliqué avec mes parents, même si je n'en percevais pas grand chose.
Je me souviens de l'achat de ma maison. Et de son aide.
Je me souviens de son humour, de son éloquence, de son intelligence.
Je me souviens de Noëls, d'anniversaires. De sa présence immuable à nos côtés. Jusqu'à ce jour.
Je me souviens et (même si je ne suis pas québécois) tant que je me souviens, elle est encore un peu là.
|
Envie de réagir ? |