15/08/06
14:12 Route du Rock 2006
"Plus c'est long, plus c'est bon" selon un vieil adage. En conséquence, ce post sur la Route du Rock 2006 risque d'être sacrément bon...
Tout commence par une course le jeudi matin dans les rues bordelaises, en t-shirt. Est-ce que je n'aurai pas pris trop de temps à faire mon sac, me faisant rater successivement mon tram, mon train puis ma correspondance ? Fort heureusement, la réponse est négative. C'est donc vers 21h que je pose le pied en Bretagne, dans la nouvelle gare de St Malo. Adieu grosses bâtisses en briques, bienvenu le tout vitre semi-ouvert. Et avec, un sacré vent qui m'oblige à mettre un pull, puis un coupe-vent de festival (eurockéennes quand tu nous tiens). On est loin de la chaleur bordelaise de début d'après-midi.
Je retrouve Claiwette ainsi qu'Emilie (mais si, souvenez-vous) et Anne. Direction le vieux fort, son panini et sa Belle Epoque (rien à voir avec la boîte du Pays de Montbéliard). Retour chez Claiwette, nuit dans une pièce qui me rappelle de nombreux souvenirs, plus ou moins heureux.
Vendredi, départ pour le Fort Saint Père. Pendant que les filles se rendent du côté des bénévoles, j'attends la venue des festivaliers, et plus particulièrement un : Juju_indiepoprock, avec qui je dois squatter sa tente. Après un imbroglio quasi surréaliste, posage de tente, gonflage de matelas, préparatifs des affaires pour pouvoir se coucher tôt. Bon, le terrain est en pente, c'est un champ de paille avec de nombreux sillons en surface, la confiance en une nuit réparatrice est mince. D'autant plus que nos voisins de camping et presque amis (mais ne poussons pas non plus) sont du genre festif.
Départ pour le site en avance, ce qui nous permet de le visiter quelque peu : stands de bouffe, de boissons et... mais ?! Des chargeurs de téléphones portables ! Mais c'est super ! Pardon mademoiselle ? Ah, on peut gagner aussi des ipod et des musiques à télécharger sur itunes ? Mais c'est incroyable le progrès ! C'est donc muni de 3 chansons gratuites ainsi que d'un masque pour les yeux estampillé La science des rêves que le festival peut réellement commencer.
Début des concerts (muni de mon bob, ce détail va avoir une importance pour la suite du récit) avec Howling Bells, très PJ Harvesque. S'en suit Why? dont j'ai très peu de souvenirs, si ce n'est que c'était pas mal. Après, c'est Islands qui se produit sur scène. Concert très agréable, ces jeunes canadiens ont une bonne patate. Le groupe suivant, Calexico, n'est pas en reste, tout comme le public. "Mais c'est n'importe quoi, ça pogote sur Calexico !" oui, et alors ? C'est bon comme un western spaghetti de toutes façons cette musique. C'est maintenant la première tête d'affiche écossaise qui doit se produire : Mogwai. Très gros son, comme aux Eurockéennes. Ce concert est ponctué par un "ah non" émanant de mon colocataire de tente : un mec gentil, mais toutefois très ivre depuis le début de la soirée, se dirige vers lui en tanguant et donnant l'impression de vouloir l'embrasser. Il n'en fut rien. C'est sur un bon fou rire que je regagne la tente, zappant volontairement Liars. Armé de bouchons d'oreilles, de masque pour les yeux, je tente de trouver le sommeil. Peine perdue. Le camping 1 jour est plus bruyant que celui des 3 jours, ce qui n'est pas très étonnant en soi. C'est donc avec une petite tête que je me "réveille" le samedi.
A 8h30, le site est presque désert. Retour chez Claiwette histoire de manger et se doucher. Peu avant 10h, c'est reparti pour le Fort. Je retrouve Juju_indiepoprock et quelques voisins fêtards un peu réveillés. Mais pas trop. On décide de prendre la navette pour la vieille ville. Après un repas bienvenu (permettant d'attendre la marée descendante), nous nous dirigeons vers la plage, avec la ferme intention d'y dormir. Pour ceux qui connaissent, nous étions en face de la piscine, bassin qui se rempli avec la marée et où l'eau se chauffe avec le soleil. Bref, étendage de serviette, pose du bob, du masque pour les yeux, des bouchons d'oreilles, du coupe-vent et hop, allongé. Je dois ressembler à rien, mais tant pis, trop besoin de dormir. Le réveil 45 minutes plus tard est brutal : je me prends un ballon de foot pleine gueule. Je constate que le sable mouillé a humidifié non seulement la serviette, mais aussi mon jean et mon slip. Sans parler du vent qui m'a glacé jusqu'à l'os. Ce n'est qu'un peu plus tard que je constaterai qu'en plus, j'ai gagné un coup de soleil sur tout le bas du visage. Vraiment une idée de merde. On erre dans le vieux fort avant de voir sur la plage Dillinger Girl & "Baby Face" Nelson. La musique est très agréable, et Helena vraiment ravissante. Après d'aussi intenses émotions, c'est le moment de rentrer au Fort, pour les concerts du jour.
Je profite de You Say Party! We Say Die! pour recharger mon téléphone et gagner 3 nouvelles chansons à télécharger. Les hôtesses me reconnaissent immédiatement, mon bob a fait son effet. De loin, Jack Lang serre quelques mains. Direction la scène car le concert des Pipettes va commencer. Je devrai d'ailleurs dire spectacle, tant les chorégraphies sont travaillées. Cette vague de 60's enchante le public où l'on peut voir quelques têtes avec des cheveux gris. Toujours dans une lignée qui plait aux cheveux grisonnant : Belle and Sebastian. Je ne les ai jamais vu aussi énergique. La présence d'Isobel Campbell le lendemain a dû les motiver comme jamais. Un excellent concert. Après, c'est théoriquement la féline Cat Power & The Memphis Rhythm Band. Sauf que seul le groupe se présente, pas de Cat Power pendant 2 morceaux instrumentaux. En fait, elle jouait au chat et à la souris (logique) et finit par enfin apparaître. Une voix sublime. Une reprise de The house of the rising sun mémorable. Et puis s'en va. J'en fais de même, la fatigue est trop forte pour voir TV on the radio et Radio 4. Je décide cette fois de dormir avec la tête en haut par rapport au sens de la tente, ça va nettement mieux.
Lever à 9h30, aller-retour chez Claiwette. A 11h je retrouve Juju_indiepoprock, départ pour le fort. Repas purement breton (galette complète, crêpes au beurre et sucre). Petit problème gastrique, retour au camping histoire de dormir un peu (l'important, quand on fait des erreurs, c'est de pas les reproduire). Départ pour le site.
Après avoir gagné 3 nouveaux titres à télécharger, je passe le concert de Grizzly bear à recharger mon téléphone, histoire d'avoir de quoi enregistrer pour plus tard. Suit The Spinto band, un groupe jeune pour des jeunes. La musique ne m'emballe pas, ils en font trop, le public également. On se rapproche de la fosse. Et là, Katerine débarque. Il fout le feu à cette scène. Impressionnant. Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait de concerts comme ça. Je crains le pire pour la suite. Franz Ferdinand. Comme prévu, c'est la marée humaine. Ca bouge dans tous les sens. Je suis dans mon élément, j'arrive à filmer une bonne partie du concert, jusqu'à ce que ma mémoire de téléphone ne sature. Pas grave. Ce concert fut énorme. Le suivant, Band of horses fut malheureusement gâché par une balance merdique : une basse trop forte, couvrant tous les autres instruments, un micro pour la voix trop faible... Dommage. Seules les 3 dernières chansons auront été correctement balancées et c'était vraiment agréable à l'oreille. Je ne reste pas pour Chloé et vais me coucher, la sensation d'avoir vécu un festival plein et chose fort agréable, moins pluvieux que la dernière fois (oui, d'accord, la pluie empêche la poussière et du coup ce fut assez limite par moment avec des gros nuages émanant du sol mais bon...).
Lundi, lever à 9h. Paquetage, départ à 10h pour la gare. Petit déjeuner rapide. La fatigue se lit sur les visages. La tristesse de devoir partir. Et la joie d'avoir vécu un grand truc ensemble. Sentiments mêlés sur le quai. J'adore les quais de gare. Avec angoisse, je monte dans le TGV : qui sera mon voisin ? Sera-ce cette voisine que je fantasme à chaque montée dans un train ? Y aura-t-il quelqu'un ? Me laissera-t-il dormir ? Finalement, je tombe sur un autre festivalier, Yann, ancien bordelais habitant à 70kms maintenant. Le trajet passe super vite, c'était vachement sympa. L'autre TGV me place à côté d'une dame "d'un certain âge" occupée à dormir. J'en fais de même. Enfin le retour à l'appartement, et la joie de pouvoir passer une vraie nuit de sommeil.
J'en reveux encore.
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